Prix de la nouvelle 2003
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Prix de la nouvelle 2003

L'annonce du palmares 2003 du prix de la nouvelle Gaston Welter s'est faite en présence de Dominique Sampiero à Talange, le 13 décembre 2003.

Palmarès 2003 du Prix « Gaston Welter »


Ont été retenus lors de la seconde sélection
  • « Sans état d'âme » Eric GOHIER (34 Frontignan)
  • « Éclats de miroir »
  • « Rameaux »
  • « D'une vie à l'autre » Emmanuelle URIEN (31 Toulouse)
  • « Le propre de l'homme » Françoise PROVINI-SIGOILLOT (78 Rambouillet)
  • « Un pied près de mon cœur » Vinca VAN EECKE (75 Paris)
  • « Les trucs vraiment importants » Sarah BERTI (Virginal-ittre Belgique)
  • « Les meilleures amies du monde » Sylvain ROSSIGNOL (53 Laval)


Ont été retenus lors de la première sélection
  • « Concurrence loyale » Jean-Paul LAMY (14 Varaville)
  • « Les vacances »
  • « L'histoire » Isabelle MINIERE (75 Paris)
  • « Bleu le steak » Denis FLEUROT (94 Vincennes)
  • « Sans état d'âme » Eric GOHIER (34 Frontignan)
  • « Éclats de miroir »
  • « Rameaux »
  • « D'une vie à l'autre » Emmanuelle URIEN (31 Toulouse)
  • « Même pas mal » Frédérique MARTIN (31 Loubens Lauragais)
  • « Billie »
  • « Spécial K » Laura KUSTER (88 Certilleux)
  • « Pianissimo » Anne DE RANCOURT (57 Metz)
  • « Fallait pas » Éliane PAYA (92 Bourg-la-Reine)
  • « Harpalycé » Christian DU BREUIL (93 Saint-Ouen)
  • « Peines sèches » Lise MICHANT (59 Loos)
  • « A la mer » Joëlle BRETHES (97 St-Denis-La-Réunion)
  • « Pas pressée » Cécile GOGUELY (71 Macon)
  • « L'entre-deux »
  • «Le rêve de Rhadamante » Philippe CONSEIL (53 Laval)
  • « Ainsi soit-il » Fabrice JEAN (85 Soullans)
  • « Qui es-tu Bob ? » Évelyne FERNANDEZ BRISSARD (87 Limoges)
  • « Signe particulier : néant » Martine SCHWARZ (57 Metz)
  • « Dans un rêve glacé » Anne DÉ ROQUEFEUIL (74 Annecy)
  • « Marie l'obstinée » Anne NANTET (64 Bayonne)
  • « Le propre de l'homme » Françoise PROVINI-SIGOILLOT (78 Rambouillet)
  • « Le secret du petit soldat » Marie-Françoise PELISSIER (19 Tulle)
  • « Un pont vers nulle part »
  • « L'intégrale de Brel » Claude LUNEAU (91 Palaiseau)
  • « Un pied près de mon cœur » Vinca VAN EECKE (75 Paris)
  • « Les trucs vraiment importants » Sarah BERTI (Virginal-Ittre Belgique)
  • « Les meilleures amies du monde » Sylvain ROSSIGNOL (53 Laval)
  • « Dessine-moi un couteau » Frédéric ARIBIT (64 ltxasson)
  • « Quelque chose à fêter » Yvonne ROLLET (22 St-Jacut de la Mer)

ici

Dominique Sampiero

Poète, romancier, scénariste notamment du film de Bertrand Tavernier "Ça commence aujourd'hui" Dominique SAMPIERO, né dans l'Avesnois en 1954, a été instituteur. Il vient de recevoir le prix populiste pour le «Le Rebutant ».

Bibliographie (extrait)

Le Rebutant, éd Gallimard 2003
Evening land, (avec Bernard Descamps), éd. Filigranes, 2002
Celui qui dit les mots avec sa bouche, éd. Gallimard, 2002
Les fruits poussent dans les arbres, éd. Flammarion, 2002
P'tite mère, éd. Rue du Monde, 2002
Ame sœur éd. Marais du livre, 2001
L'idiot du voyage, éd. Gallimard, 20101
Oui et autre coma, ed. Cadratins, 2(0
L'odalisque, éd. Flammarion, 2000
Un livre s'écrit tôt le matin journal-récit; éd. Gallimard, 2000
Femme buvant dans une Cour éd. Flohic, 2000
Le ciel et l'étreinte, éd. Lettre Vives, 1999
Contes de la page claire, éd. Alfil, 1999
Le temps captif, éd. Flammarion, 1999
Ca commence aujourd'hui (avec Tiffany et Bertrand Tavernier) éd. Mango Images, 1999

A propos de la Nouvelle... par Dominique SAMPIERO

L'insupportable légèreté de la nouvelle
La sobriété, la fulgurance et l'intensité qui caractérisent l'écriture d'une nouvelle viennent d'où et me parlent de quoi ?
Peut-on inscrire une "rencontre" en trois, cinq ou sept pages, comment et pourquoi le faire ? Pourquoi pas en une phrase et à l'extrême, en un mot ? Je n'ai aucune réponse à ces questions et pourtant je les côtoie depuis une vingt ne d'années.
Entre la maladresse narrative des premiers textes qui ne trouvent pas leur ampleur et la justesse' de la concision acquise, des années d'écriture me parlent de la même chose une fluidité est à l'oeuvre en moi, pour qui ? Pourquoi ? et réduit la distance entre mon esprit et la page, la main et son outil, mon image mentale et l'image écrite, sans que je sache exactement comment avec pourtant l'impression d'y arriver. Je ne sais toujours pas ce que sont la littérature, la poésie ni le théâtre, encore moins ce que définissent l'art de la nouvelle et du texte bref.
Lorsque j'ouvre un livre, je suis capable de reconnaître ces genres, enfin j'espère, et mon expérience de lecteur l'emporte sur mon vécu d'écrivain.
Mais cultiver exclusivement et dans une sorte d'ascèse l'art de la nouvelle, le proclamer comme seul art littéraire seraient pour moi l'équivalent d'être passé maître dans l'art du bonsaï, et même pire, affirmeraient que la nature entière est ainsi et que cette torture élaborée de la miniature sur les arbres, les fleurs, les végétaux et même en peinture revendiquerait la seule approche du monde en général...
Des événements dans mon existence m'ont poussé à écrire court, à saisir l'intensité du réel et de certaines situations, vides ou pleines d'ailleurs, sans que je le décide vraiment. Un problème éthique se pose ensuite de gonfler la narration ou de l'assumer comme telle.
Entre l'aphasie et la pudeur, le silence et le bavardage, le refoulement et la catharsis, la nouvelle m'a aidé à trouver cette limite du langage où les blancs entre les mots, entre les lignes, aident le lecteur à lire, à ressentir, à inventer son propre texte et à tenir compte de cette force-là. Suggestion, ellipse, silence.
Si j'étais honnête, j'avouerai même que je n'ai écrit que des textes brefs, jamais de nouvelles. Pourquoi, je n'en sais rien.
A 7 h 40 du matin, je regarde à travers la fenêtre de mon bureau, le ciel noir devenir un peu plus bleuté et donc moins sombre, avec le sentiment d'être au bord de l'instant. Si je ne regarde pas ma montre, est-ce le jour qui se lève ou la nuit qui tombe ? La nuit qui se lève ou le jour qui tombe ?
Choisir d'écrire en se plaçant au bord, c'est peut-être choisir d'être, d'être un regard, d'être avec, juste au moment de la solitude et de l'insupportable légèreté de l'être. L'insupportable légèreté de la nouvelle, c'est qu'il n'y a pas d'être, seulement du regard et de la vacuité, de la vacuité dont chaque jour je me rapproche. C'est ce qui me paraît le plus juste, aujourd'hui, au bas de cette page, même si je n'en sais jamais rien. C'est ce que me racontent chaque jour les blancs entre les mots écrits dans la douleur du poignet.

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